Journées d'études
Le textile, un jardin d’Eden ?
21-23 Novembre 2019
Angers - Musée des Beaux-arts
Les végétaux sont également une des principales sources iconographiques du textile. Ceux-ci sont représentés sur une surface plane par impressions, brochage ou autres techniques de façon réaliste, imaginaire ou symbolique. En quoi cette représentation peut-elle être spécifiquement liée à la nature de son support ? Celui-ci a-t-il été le vecteur d’importation de nouveaux modèles botaniques ? Comment ceux-ci peuvent-ils définir un style, une époque ?
Des végétaux sont également représentés en trois dimensions en tricot, crochet, dentelles ou en soie découpée. Ils sont en usage dans l’ameublement, pour des bouquets ou autres guirlandes florales, ou dans la mode comme garniture de chapeaux ou de corsage. La Restauration en fut friande comme les années 1950 avec le célèbre camélia de Coco Chanel. Ce domaine, peu étudié et peu représenté dans les collections muséales, mérite toute notre attention. La fabrication des fleurs en soie est perpétuée aujourd’hui par quelques rares artisans dont il serait intéressant de connaître le mode opératoire.
L’art des jardins dialogue avec celui du textile et les deux se réinventent mutuellement. Ne nomme-t-on pas « broderies de buis » les parterres dessinés avec la précision d’une aiguille. Ils évoluent ensemble et les nouvelles modes paysagères se retrouvent étalées sur l’étoffe. Fabriques, fontaines, palissades ou treillis sont intégrés à l’imagerie textile. L’engouement pour la culture en serres permet de posséder des plantes exotiques et des fleurs en toutes saisons. C’est notamment par l’étoffe que cette ambiance verte va déborder dans la maison : si elle diffuse un jardin réaliste, elle s’attarde aussi au jardin symbolique ou rêvé, au jardin clos préfigurant le paradis.
Le monde contemporain a pris conscience des dangers d’une l’industrie textile très polluante avec des impacts environnementaux mais aussi sociaux souvent dramatiques. Comment les leçons du passé peuvent-elles inciter à mieux pérenniser les ressources végétales dans le respect de la planète ? Comment les artistes textiles participent-ils à l’éco-création où le parti éthique devient la justification esthétique et ce au-delà du greenwashing de la création opportuniste ?
Globalement, et dans toutes les pistes de recherche évoquées ci-dessus, le comité scientifique privilégiera l’approche qui analysera d’une façon originale les exigences de partenariat avec la nature et qui mettra l’accent sur la responsabilisation environnementale des acteurs textiles.